Nous avons choisi une boucle proposée sur le site bien connu des amoureux de randonnée Visorando. C’est un parcours qui comporte des tronçons balisés en jaune et non balisés, il faut bien suivre les explications fournis par le descriptif, le tracé gpx nous a conforté à quelques reprises. Pas de difficulté notable si vous êtes habitués à ce type de sentiers tant pour la distance que pour le dénivelé (414 mètres).
Le départ se situe à l’église de Saint Michel de Léon.
Nous empruntons le petit sentier menant à la superbe cascade du Saut de la Truite (étrangement, il existe deux cascades du Saut de la Truite dans le Tarn, l’autre est située dans le Sidobre sur la commune de Lacrouzette). Ici, le ruisseau de Boudène, dans sa dernière chute, va se jeter dans le Dadou.
Nous nous engageons dans la vallée boisée du Dadou par une piste forestière en attaquant les premiers mètres de dénivelé. Avant la ferme de Lartigue, nous en profitons pour pique-niquer, bien à l’abri des assauts du vent d’Autan, particulièrement virulent, ce dimanche 20 mars.
Un peu de route goudronnée sur la RB82 nous mène au château de Massuguiés.. Pour le premier jour de printemps, la végétation n’a pas encore recouvert les arbres et nous apercevons la façade et les tourelles. Nous y reviendrons cet été car il est ouvert au public en juillet-août.
Le mur d’enceinte du château nous donne l’occasion d’herboriser quelques minutes : La Doradille Ceterach (Asplenium ceterach) une adorable fougère ; l’Orpin à feuilles épaisses (Sedum dasyphyllum) ; le Ceraiste des fontaines (Cerastium fontanum) ; la Véronique à feuilles de lierre (Véronica hederifolia) ; la Joubarbe des toits (Sempervivum tectorum) ; la Cardamine hérissée (Cardamine hirsuta).
Mon photographe préféré, Daniel, me rappelle que nous n’avons pas encore effectué la moitié du parcours ! En clair, il faudrait se magner un peu le popotin ! nous entreprenons la descente jusqu’au pont de pierre qui enjambe le Dadou. Nous quittons la RD 82 pour prendre la piste desservant le Moulin et d’autres lieux-dits.

Des rochers de schiste bordent la route et nous en profitons pour jeter un œil sur la végétation typique de cet habitat spécifique.
Bingo ! C’est un jour de chance.
Nous observons une première rosette de Micranthes clusii, le somptueux saxifrage de l’Ecluse*. Cette espèce est protégée sur le département du Tarn par l’arrêté du 30 décembre 2004 : « Afin de prévenir la disparition d'espèces végétales menacées et de permettre la conservation des biotopes correspondants, sont interdits, en tout temps, sur le territoire du département du Tarn, la destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente ou l'achat de tout ou partie des spécimens sauvages des espèces » A priori, Siflore et BiodivOccitanie n’ont pas encore répertorié cette station (une bonne dizaine de pieds sur la paroi).
Des polypodes, des tapis de tussilages sur le bord de la route, des rosettes d’Epilobe (impossible à ce stade de déterminer l’espèce, il faut les fleurs et les graines), une rosette d’Eperviaire très velue (elle appartient au genre Hieracium qui comporte plus de 6000 espèces).
Une petite halte pour se désaltérer, quelques photos et nous voilà repartis, longeant prairies, bois de résineux, pour atteindre le point culminant de cette randonnée (730 m), le plateau du Masnau nous offre des très belles vues panoramiques sur les Monts d’Alban, les Monts de Lacaune, la vallée du Dadou ainsi que le vallon du ruisseau de Boudène.
Les trois derniers kilomètres s’effectuent en pente relativement douce, en alternant piste forestière, bordures de prairies ou de champs.
Une belle croix en pierre, un pont enjambant le ruisseau de Boudène, et l’église de Saint-Michel-de-Léon et nous voilà revenus à notre point de départ. 14,39 km précisément, une belle randonnée que nous vous recommandons.

* A propos du Saxifrage de l’Ecluse - Micranthes clusii
C’est Jules Charles de L'Écluse ou de L'Escluse, latinisé en Carolus Clusius, médecin et l’un des plus célèbres botanistes du XVIe siècle qui a donné son nom d’espèce. Il fut le créateur de l'un des premiers jardins botaniques d’Europe à Leyde, et il est considéré comme le premier mycologue au monde et le fondateur de l'horticulture, notamment de la culture de la tulipe. Il est également le premier à fournir des descriptions réellement scientifiques des végétaux. (extrait de wikipedia)

Lors d'un séjour en gite ou en chambre d'hôtes pour une ou plusieurs nuits, vous pourrez découvrir cette superbe randonnée :

La Maison du Meunier, La Fenial ou en chambres d'hôtes,